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L' AMOUR, UNE AUTRE DÉFINITION
Qui n'a pas écrit
sur l'amour ! Que n'a-t-on pas écrit sur l'amour !
Pour Projetorgone, l'amour est relation à l'autre, il est est superposition
cosmique, échange corporel énergétique, tendresse, ouverture, et surtout :
laisser
prendre, laisser être l'autre.
Pour d'autres, il englobe des données
spirituelles, humaines, associées ou disparates comme
compréhension, générosité, bonté, empathie, bienveillance, charité, au
point que l'amour n'est plus lié ni à la réalité ni au corps mais au concept
qu'on se fait des autres. ... est-ce encore l'amour ?
Denis Peter, initiateur
d'un autre projet communautaire
présente ici sa conception de l'amour
Par amour, il faut essentiellement entendre ici le désir de ne pas agir pour
" soi ", mais pour un bien commun. Ce sera typiquement : la paix,
la préservation de l'environnement, la justice sociale, mais aussi chaque
plaisir individuel dans la mesure où il ne nuit pas à autrui. Il s'agit de
privilégier le bien le plus vaste, c'est-à-dire celui qui concerne le plus
grand nombre à celui qui ne concerne qu'un petit nombre, le plus durable au
plus éphémère etc. En outre, personne ne peut me dire ce qu'est le "
bien le plus vaste ", il est ce que me suggère le sentiment
d'amour/compassion en moi (ce qui n'empêche pas d'en discuter à plusieurs…)
On comprendra aisément que, contrairement à d'autres, cet amour est générateur
d'harmonie. Il abolit les conflits d'intérêts (en entraînant, entre autres,
une économie de type communautaire).
Comme nombre de concepts de la vie courante, l’amour prend sa source dans un
phénomène biologique et se généralise par analogie, à un domaine plus
vaste. Il y a le sens propre et le figuré.
Ainsi, au sens propre, il désigne plus ou moins tout ce qui a rapport avec la
reproduction de notre espèce. L’amour préside à la rencontre des cellules
reproductrices, aux soins portés à la descendance, à la formation et à l’
entretien des couples et autres unités sociales utiles à la sécurité des
plus jeunes. C’est ainsi qu’il y a l’amour romantique, charnel, filial,
conjugal etc. Ce champ de l’activité humaine recouvre des mécanismes divers.
Le dévouement d’une mère pour son
enfant, l’attachement à ses proches, la tendresse, l’orgasme, le charme
exercé par l’être aimé, s’ils relèvent d’un même domaine, ne sont pas
de même nature. Les mécanismes de l’amour sont complexes. On peut aimer pour
de nombreuses raisons : physiques, intellectuelles, émotionnelles… Rien que
le « sens propre » recouvre donc une réalité extrêmement multiple. De sorte
qu’en amour, on trouve de tout et de son contraire : le plaisir, la
souffrance, la tristesse… Tout dépend de la nature des mécanismes en jeux.
Il y a de la curiosité, du plaisir, de la solidarité, de la possessivité, de
la crainte, de l’abnégation, de l’ attachement, de la tolérance, de
l’exigence, sans parler du rêve et de la complaisance dans le mythe. Ce
n’est pas la même chose qui remplit de joie ou de colère. Si l’amour
apporte tant de sentiments contradictoires, c’est tout simplement qu’il
recouvre des mécanismes variés et variables. Plutôt que s’extasier devant
le « mystère de l’amour », de se lamenter sur son goût amer, on pourrait
s’interroger sur la meilleure façon de le vivre… On gagnerait en bonheur ce
que l’on perdrait en mystère… mais voilà, le rêve fascine.
Comme les phénomènes liés à la reproduction de l’espèce se traduisent
souvent par un phénomène d’attraction ou de solidarité entre individus différents,
on a étendu l’usage du terme à tout ce qui entraîne l’attraction et la
solidarité. Ainsi, au figuré, l'amour englobe l’amitié, la compassion, la
fraternité. Ainsi, il y a l’amour du genre humain, des animaux, du chocolat,
des études, de la vérité, de la sagesse, de la guerre. L’amour est alors
synonyme de sympathie, d’attraction ou de complaisance. Un synonyme qui
rajoute de l’intensité, sans doute par analogie avec l’amour passion et la
force du sentiment amoureux.
L'amour est ce qui nous porte spontanément vers…, mais aussi ce qui nous
conduit à être en harmonie avec…. En effet, aimer ne porte pas nécessairement
à vouloir "vivre à proximité de", aimer peut conduire à agir dans
le sens du bien de… (au sens du bien-être maximum), à oeuvrer dans le même
sens que…, ou simplement à ne pas nuire à… Mais l'amour quel qu'il soit
est la cause d'un comportement, il est donc de l'ordre du vécu, du ressenti...
Les causes d’un amour peuvent être extérieures ou intérieures, liées à
l'objet aimé ou au sujet aimant.
Celles liées à l'objet peuvent résider dans son physique (beauté), son
comportement (agréable), sa correspondance avec un idéal recherché ou estimé
par le sujet, ou à un lien particulier avec celui-ci (filiation, compagnie
prolongée etc.) Cet amour a pour nom appréciation, admiration, amitié etc…
Mais l’amour peut avoir sa cause uniquement dans le sujet aimant. Pour preuve,
il y a ceux qui aiment tout le monde et ceux qui n’aiment personne, ceux qui
ne sont satisfaits de presque rien et ceux qui se satisfont de presque tout. Le
sujet peut vouloir agir solidairement avec autrui simplement parce que cela lui
est naturel ou plaisant. Simplement parce qu’ il est de bonne humeur. De même
que l’amour rend heureux, il semble que le bonheur porte à l’amour. On
parle alors de bienveillance, de bonté, d’amour inconditionnel.
Fondamentalement, l'amour appréciation est fugitif et contingent, tandis que
l'amour bienveillance est durable et général. On est maître du second, pas du
premier.
Il ne faudrait pas en conclure que le premier doit être évité ou méprisé.
Il est même probablement bénéfique. Quel mal y aurait-il à apprécier ce qui
est bon ou beau ? D’autant que ce qui est agréable rends heureux et que le
bonheur rend aimant… Ce n’est pas le plaisir qui est une entrave au bonheur,
c’est l’attachement, l’exigence, la peur et la superficialité.
S’attacher aux apparences n’est pas un mal mais une erreur pour celui qui
aspirerait à une joie durable. Sans doute aussi l’amour qui vient de l’intérieur
doit-il être délibérément cultivé. On peut s’entraîner à aimer des
personnes laides, bêtes voire méchantes ». A aimer des inconnus. A
aimer un moucheron, un crocodile etc.
On aime lorsque la compassion prend le pas sur la peur. On aime en ne faisant
qu’un » avec ce qui nous entoure. On aime en posant comme première la
solidarité : « ce qui te concerne me concerne », « je ressens ce que tu
ressens » etc., en poursuivant le bien commun et non pas le sien exclusif ou
celui d’un tel. St Exupéry n’a-t-il pas écrit : « l’amour ce n’est
pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même
direction ». Cet amour-là résistera à l’usure du temps, et érigera des
cathédrales.
Il est la source en nous du phénomène sociétal. Une société est une entité
complexe qui émerge de la coopération d’entités plus élémentaires.
C’est ainsi que la vie a évolué des bactéries aux sociétés animales.
Or la société des hommes aujourd'hui est très loin d'être une société véritable,
car rien n'y favorise le développement de cet amour, qui pourtant existe au
fond de nous.
Les amours conditionnés par des liens particuliers, que notre culture exalte,
rassemblent pour mieux diviser. Il y a ceux que j’aime et ceux que je n’aime
pas. Les miens et les étrangers. Les clans se font la guerre, car ils n'ont pas
les mêmes "intérêts". Et même à l'intérieur des clans, elle
finit par sévir. Car ces amours sont versatiles, la haine n'est jamais bien
loin. Je hais celui qui m’a déçu. Pourtant, il suffirait de ne plus
confondre appréciation et bienveillance, plaisir et joie, désir et
jouissance…
Si un amour est la solution à la plupart des problèmes, ce n’est pas n’ importe lequel, c’est l’amour réellement tourné vers l’autre, l’amour qui n'exige pas. Il n’empêche pas la tendresse, les liens particuliers, le bon goût et les émotions. Il va simplement un peu plus loin, pour tenir beaucoup plus longtemps et réduire véritablement la souffrance et la bêtise.
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