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Ce texte a été écrit par Anne-Marie béneix
Elle est juste une amie sur Internet, et son texte, qui donne à réfléchir, a sa place ici.
Merci à elle. 

 

Pour évoluer : se laisser agresser

 

Difficile à accepter mais O combien vrai !

Nous ne savons pas où la vie nous appelle Vrai ou faux ?

Nous savons simplement qu’elle nous veut garder en vie.
A partir de cette « vérité », l’enfant se laisse guider.

Pourquoi ne ferions-nous pas de même ?

Pour évoluer : Se laisser agresser..... ???
Parce que nous n’avons pas fait des études pour nous faire mépriser !!
Doucement les basses ! Regardez bien où vous mettez les pieds !

 
Vous savez que la hiérarchie attend de l’extraction de votre cerveau les meilleures pépites d’or ? 
Vous voulez  dépasser vos collègues en marchand sur leurs pieds ? 
Mais alors vous allez croire qu’on peut faire n’importe quoi dans la vie ? 
Vous ne vous respecterez même plus ! 

Ce qui deviendra important ce sera VOUS, votre point de vue, votre égo. 
Ne croyez-vous pas que la vie peut prendre soin de vous ? 

Ah ! vous croyez que « Nous » avons inventé les institutions, les entreprises, les systèmes de communications, etc.… que nous sommes en fait des phœnix et que la vie : c’est nous ? 

Gros bêtas, la vie c’est tout ce qu’il y a sur la terre, nous compris. 
Il ne faut pas mélanger la fin et les moyens. 
La vie nous veut vivant, il nous faut la servir. 
Revenez à un peu plus d’humilité.

Ce n’est pas facile de voir ses propres erreurs, mais puisque nous avons une conscience, 
il faut nous en servir. 
Nous nous sommes attachés à des images, à des identités, à des statuts, à des connaissances,
alors qu’en fait nous étions en plein apprentissage. 
C’est ici, que nous nous sommes arrêtés. 
Nous pensions que nous étions arrivés, alors que nous avions simplement intégré une certaine forme de connaissance que la vie a jugé utile de nous communiquer de l’intérieur.

Vous êtes au chômage ? Ne craignez rien. 
Cette situation quoique douloureuse, vous oblige à vous remettre en question. 
Non, vous n’êtes pas « nul », ce n’est pas parce que l’entreprise a fait faillite ou parce que vous avez démissionné (pour raison de conscience, parce qu’il vous est intolérable d’être le complice des fornications de votre patron) ou que vous êtes malade que vous êtes nul. Mauvaise interprétation.

Vous êtes jeune et ne savez pas que l’épreuve est un moment de choix. 
Oui, l’épreuve est un obstacle pour repartir, 
mais après que vous ayez fait un examen de conscience. 
Oui, d’ailleurs , lorsque vous aurez terminé, vous ne verrez plus les choses de la même façon. 
Vous aurez acquis une nouvelle façon de raisonner, un nouveau regard, 
une nouvelle façon d’approcher les autres. 

Sachez que nous enfermons autrui dans nos certitudes, nos étiquettes, nos façon de classer, nos habitudes, nos peurs. 
Or autrui, n’importe qui, le passant ordinaire, le voisin a des secrets pour vous.

Le saviez-vous ? Oui les Selistes le savent, 
et les handicapés, les faibles et les enfants.

Je n’aime pas prendre ce ton. C’est comme si je possédais la vérité. 
Mais j’ai été si secouée par la vie que mon amertume ressort un peu. Car je vous attends.

Prenons par exemple la violence des institutions. 
Au moins personne ne se sentira visé. 
Jusqu’à ce jour, le travail a toujours était considéré comme une nécessité pour tous. 
Or il n’y a pas de travail pour tout le monde pour la bonne raison que la rareté est voulue. 
(cf. la crise en Argentine a permis de le comprendre, mais surtout de le faire comprendre.)

L’autre jour je suis allée à Clermont Ferrand. J’ai pris un auto-stoppeur. 
J’arrête donc la voiture, ouvre la porte. C’est un jeune d’origine maghrébine. 
Il s’installe avec son sac entre les jambes et son anorak sur les genoux. 
Je lui parle, il ne comprend pas. 
Je lui redis qu’il peut installer ses affaires sur la banquette arrière, 
il me regarde avec des yeux ronds. 
Comme je vois qu’il ne comprend pas le français, je lui fait signe de mettre sa ceinture. 
Il s’attache. Nous repartons et je lui demande lentement s’il comprend un peu le français. 
Étonnement dans ses yeux : « Mais je suis français madame ! » 
Alors je comprends que ce sont ses pensées qui le troublaient tellement 
qu’il n’arrivait pas à comprendre des choses simples. 
Je lui propose de se mettre à l’aise comme de mettre son sac sur la banquette arrière, et son anorak. Quand je l’ai senti en confiance, nous avons pu échanger. 
Si vous saviez comme la souffrance est grande, 
vous prendriez un peu de temps pour permettre à chacun de se « connecter » avec vous.   
J’arrive à Clermont et mon auditrice me raconte quel genre de personne elle rencontre dans le cadre de son travail : des ingénieurs qui veulent le poste de chercheurs. Et elle se moque des personnes qui ne font qu’appliquer ce que les formations ANPE leur ont transmis. 
Et moi, je pleure intérieurement.
Combien de souffrance , combien de déréliction, combien de désespérance, 
pour en arriver à oublier que l’être humain est programmé pour rencontrer, écouter, aider. 
Je ne peux plus tolérer que l’on se moque d’autrui, qu’il soit ingénieur ou jeune chômeur, 
qu’il soit handicapé ou gens du voyage. 
Mon auditrice a eu un grand privilège de ne pas connaître les épreuves du chômage. 
Comme elle a vu que j’étais émue, elle m’a demandé ce que je ressentais 
et je lui ai dit que tout mon travail consistait à ne plus accepter que la vie soit bafouée. 
Comprenez son étonnement, elle est biologiste. 
Pourquoi une telle émotion ? 
Alors je lui ai expliqué les difficultés pour trouver un emploi. 
Les simagrées que font faire les institutions, les formations, tout ce qui entrave la vie et l’expression de celle-ci., mon auto-stoppeur.

J’espère qu’elle a compris et qu’elle remettra en question sa façon de recruter !

 

Une grande certitude : 
H.Laborit l'avait dénoncée : le dominant ne sait pas à quelles contraintes le dominé est soumis. 

Si vous ne voulez plus fatiguer la vie, si vous ne voulez plus la désespérer, 
veuillez considérer autrui comme votre frère, comme votre égal, comme votre semblable.

Acceptez de vous laisser agresser, 
ne croyez pas forcément que vous êtes « vous »concerné. 
Cela se peut, mais cela peut n’être point. 
Peut-être que c’est la structure, la fonction, le simple fait d’être en sécurité, 
oui, vous êtes en sécurité lorsque vous avez une famille, un toit, un travail. 
Même si tout doit vous être repris un jour. 

Celui qui vous agresse ne vise peut-être que le système dans lequel il est obligé de vivre. 
Ce n’est pas forcément la personne qu’il vise, 
mais toutes ces absurdités qui nous entourent et dont vous semblez vous accommoder.

Réfléchissez tant qu’il est encore temps. 
Je vous ai dit que le regard était principal, primordial. 
Si votre regard est rempli de jugement, 
soyez certain que vous vous serez agressé un jour ou l’autre. 
Si votre regard est neutre, c’est peut-être vous qui le jugez neutre, pas celui qui souffre.. 
Regardez comme les gouvernants sont obligés d’avoir des gardes du corps.. 
Même s’ils le voulaient, ils représentent trop de violences institutionnelles 
pour se promener sans être agressés. Dommage ! Oui, autant pour eux, que pour nous. 
Car comment vont-ils s’y prendre pour être au courant de tout ce que nous vivons ? 
Et comment vont-ils devenir vivants, 
puisqu’ils sont enfermés dans les structures, les hiérarchies, les corsets de fer de la législation. 
Je ne m’inquiète pas vraiment.

Parlons toujours violence. 
Il y a ceux qui retournent la violence contre eux-mêmes. 
Ne pas comprendre, ne pas être toléré par le milieu familial, ne pas être considéré comme normal, 
ne pas pouvoir simplement exister…ça existe aussi. 
Alors la souffrance est si grande que la personne peut choisir d’en finir, 
de rentrer en hôpital psychiatrique, de faire un Alzheimer, que sais-je ? 
L’important est d’échapper à la douleur de vivre. 
Oui, ça existe, même chez les jeunes. 
Que diable ! n’est-ce pas possible de remettre en question notre organisation en société ? 
La société a t’elle toujours raison ? 
Suis-je définitivement inutile et cancre ? 
Les jugements qui sont portés sur ma façon de voir les choses sont-ils toujours bien fondés ?

Laissez-les vivre ! 
Je ne fais pas partie de l’association mais je voudrais que l’on cesse de harceler
ceux qui sont déjà sur terre. 
Ou qu’on ne les affame pas, ou que l’on admette ne pas tout savoir sur tout. 
Sachez que la vie sait que vous êtes vivant et qu’elle s’emploie à vous donner ce dont vous avez besoin.
qu’elle ne veut pas que vous soyez pris en otage par les violents, 
qu’il n’y a pas de mérite sur terre. 
Non, la vie ne se mérite pas. 
Elle est offerte, elle s’offre, 
elle continue à offrir ses services à celui qui compte sur elle.

Je vais vous raconter une anecdote pour détendre l’atmosphère. 
Elle a tellement frappé mon imagination que je crois que ça a changé ma compréhension des choses. J’étais travailleur temporaire chez Manpower. 
Je n’arrêtais pas de courir d’un employeur à un autre. 
J’arrive à la clinique où je travaille. 
J’ai oublié d’acheter les chaussures blanches nécessaires ! 
je vais me retrouver licenciée. 
Alors j’ouvre la poubelle et… j’y trouve des ballerines blanches.

Toute agression invite à la réflexion, et parfois à la remise en question. 
Les USA n’ont pas encore admis qu’ils pouvaient avoir une quelconque responsabilité dans l’agression du 11-09-01, ou dans celles qu’ils subissent en Irak. 
Les États seront probablement les derniers à croire que l’agression a un sens.
Ils sont facilement vindicatifs puisqu’il en va de leur honneur ou de leur souveraineté.
Mais le pays basque semble avoir compris que l’interdiction d’un parti jugé « terroriste » par Madrid, ne signifiait pas pour autant qu’il fallait ne pas tenir compte de toutes les sensibilités des citoyens. Ils ont initié le droit d’association avec l’Espagne.
Chaque fois qu’il y a « agression » c’est que la vie nous appelle à plus de liberté : 
prendre de la distance avec nos habitudes, nos certitudes, nos peurs, 
ce que nous jugeons comme vital, comme essentiel. 
Si vous saviez comme nous nous sommes inventés d’objets indispensables ! 

Or rien n’est indispensable que notre liberté.

Car un humain est un phénomène doué de cette capacité à choisir son lieu, son milieu, sa façon de regarder, sa pensée. Choisit-il vraiment ou est-ce que la vie l’a programmé ainsi ?

Je n’en sais rien. Je constate.

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