LE JEU
Historique du JEU
En 1940, Louis Even, directeur du Journal Vers Demain, écrit "L’île des Naufragés". Dans cette fable les naufragés notent leurs échanges sur un tableau noir, ils réinventent la monnaie comptable et l’île devient prospère. Dans ce texte, Louis Even présente la monnaie comme un simple système de notation (et donc de mesure) de la valeur des biens et services échangés.
En janvier l995, avec l’aide de Jean Rocheron, Daniel Fargeas introduit la feuille de richesse partagée (feuille de compte personnelle) dans le S.E.L. (Système d’Échange Local), le SEL 66. Cette feuille est bientôt adoptée par de nombreux SEL, elle est le prolongement de l’idée contenue dans l’ Ile des Naufragés : nos comptes autogérés peuvent assurer notre prospérité.
En août 97, à la rencontre nationale des SEL, Daniel Fargeas présente une version améliorée de la feuille de richesse avec une colonne de plus pour noter le solde du partenaire. Le but est de se passer définitivement de la comptabilité centrale. En se référant à la case solde du partenaire sur la feuille de notre dernier ou plus important partenaire, nous pouvons retrouver mention de notre solde et pallier au risque de perte de notre document (nous faisons comme les fourmis qui a chaque rencontre frottent leurs antennes et échangent quelques informations).
En automne 97, un ami passe à Vingrau chez Daniel Fargeas. Tout en ramassant des amandes ils ont le temps de commenter cette nouvelle feuille de compte. Quelques jours plus tard, cet ami envoie un prototype de carnet, format "livret d’épargne" qui donne une forme plus ludique à la nouvelle feuille de compte.
En janvier 98, Daniel Fargeas envoie à tous les SEL de France une proposition pour une comptabilité décentralisée avec des unités à valeur universelle. Le texte est accompagné par une feuille de compte personnelle. La correctrice de ce courrier (Maé) a l’idée de titrer ce texte : Jardin d’Échange Universel. Elle trouve ce sigle JEU en travaillant sur son dictionnaire... Que toutes ces personnes soient ici remerciées.
En résumé, dans le JEU, chacun tient ses comptes personnellement sur un simple carnet. Un centre comptable n’est plus nécessaire (il fait double emploi avec la feuille de compte). L’individu affirme ainsi sa souveraineté sur sa création de richesse et la création des unités de mesure correspondantes.
En supprimant le centre (comptable) on supprime également les frontières, le JEU devient universel (tout en gardant pour priorité le développement personnel et local). Il n’y a plus d’association, ni d’inscription ni de cotisation. Du même coup... l’exercice de l’échange devient libre, gratuit et inconditionnel. Il semble important à Daniel Fargeas de revendiquer un libre droit d’accès à l’échange. On ne vend pas à un homme, ce qui lui appartient déjà, ce dont il est constitué, ce qui lui permet d’exister. En effet, l’accord, l’échange naît avec l’homme, avec ses aptitudes les plus intimes. Cet accord est fait de la communication et de la créativité des deux partenaires (et des attentes, espoirs, postulats ou pensées positives associés à cet accord). On n’adhère pas à une association pour respirer ou pour aimer. En renonçant à affirmer sa souveraineté et à ce droit à établir des accords en toute liberté, l’homme renonce à respirer au niveau social et se retrouve esclave étranglé par la misère. Les chiffres, les unités de valeur ne servent qu’à préciser, mesurer, habiller cet accord pour qu’il soit fiable et présentable. Les autres partenaires en reconnaissant cet accord lui donnent une civilité. Daniel Fargeas considère donc que le libre exercice d’un accord chiffré est un droit de l’homme. C’est notre héritage. Il n’est pas nécessaire d’en référer à un centre de contrôle, la présomption de bonne foi paraît suffisante. Pourquoi tout de suite penser à une fraude possible (de la part de l’autre, bien évidemment) ?
En résumé, une fois l’accord établi par deux partenaires, il suffit qu’un troisième soit aussi d’accord pour échanger. Ce troisième partenaire fera naître la monnaie dans sa dimension sociale. La monnaie naît et devient universelle par tous ces accords successifs.
Origine du texte : http://www.sel-terre.info/article.php3?id_article=45
Présentation détaillée
du J.E.U..
Le Jardin d'Echange Universel nous permet d'exercer notre
souveraineté dans un accès libre et inconditionnel à nos échanges. Ceux-ci
sont réglés de gré à gré par la comptabilité individuelle de chaque
partenaire. Ce réseau, sans centre et sans frontière, offre ainsi l'économie
d'une comptabilité centrale. L'énergie récupérée
est réinvestie dans le développement local, l'organisation de rencontres, de
bourses régulières, etc...
Texte de Daniel Fargeas, 66600 Vingrau, tél. 04.68.29.40.89, Mise à jour 20
juin 2000
Dès 98, plusieurs réseaux en France et au Québec, adoptent le J.E.U. par
souci d'économie et de simplicité.
Le JEU en résumé.
1) Chacun tient sa comptabilité personnelle sur un carnet de compte au
format d'un livret de caisse d'épargne.
2) Chacun peut annoncer ses offres, ses demandes, ses propositions de partage,
de troc, ses projets, pour publication gratuite dans le bulletin des annonces présenté
en dernière page.
3) Il est recommandé de fonctionner en solde positif.
4) On peut approvisionner son carnet de JEU par un transfert d'unités (voir ce
terme un peu plus loin) obtenues dans le réseau local.
5) Plus d'adhésion, plus de frontières, plus de bureaucratie.
De multiples possibilités
- vous avez un projet à partager, vous rèvez d'un écovillage dans le Sud;
pas à pas vous pouvez tester vos idées, vos affinités, vos rèves, avec de
nouveaux partenaires et vous préparer à des projets plus complexes...
- vous voulez élargir votre horizon, vos services peuvent s'offrir par
correspondance, vos partenaires pourront vous poster un coupon détachable que
vous collerez dans votre carnet...
- vous pouvez offrir un accueil ou un terrain de stage pour étudiant et seriez
heureux de les échanger contre un coup de main, dites-le dans la "liste de
vos offres et demandes pour publication dans la liste des partenaires"...
- vous voulez prendre l'air quelques jours, découvrir une région particulière,
participer à un stage de développement personnel, présenter des spectacles en
France ou à l'étranger, assister à une exposition ou un congrès, il suffit
de créditer votre carnet du JEU par un "transfert d'unités" gagnées
dans votre réseau d'origine, ou par un service rendu dans le JEU, puis payer
votre hébergement ou votre stage avec les unités de votre carnet du JEU...
- vous déménagez: le JEU vous permet de conserver le crédit acquis dans le réseau
d'origine, par un transfert d'unités.
- votre réseau d'origine s'endort ou cesse de fonctionner: demandez une
attestation de votre crédit et transférez les unités en tout ou partie sur
votre carnet du JEU.
Trois fonctions principales
Comme tous les réseaux d'échange, le JEU comporte 3 fonctions principales:
1) la comptabilité pour assurer l'équité des échanges
2) l'édition d'un bulletin de liaison: avec recueil, vérification et
publication des coordonnées des partenaires, de leurs offres et demandes,
etc...,
3) les réunions, assemblées, rencontres et marchés" où sont échangés
les idées, les services, les rires....
La fonction comptabilité
La comptabilité est un système de notation où les chiffres assurent l'équité
des échanges de biens et services. Il s'agit d'équiliber la consommation avec
la production, aussi bien au niveau individuel comme au niveau du système dans
son ensemble. En 1940, Louis Even, directeur du Journal Vers Demain, écrit
"L'Ile des Naufragés". Ce texte est illustré (voir dessin ci-contre)
et publié à des millions d'exemplaires dans plusieurs langues. Dans cette
fable les naufragésnotent leurs échanges sur un taleau noir, ils réinventent
la monnaie comptable. En janvier1995, avec en mémoire ce petit dessin et l'aide
de Jean Rocheron (alors président du SEL 66) nous je dessine la feuille de
compte personnelle (Jean la baptise "Feuille de Richesse Partagée").
Cette feuille est bientôt adoptée par de nombreux SEL(du coté de Paris on
l'appelle la FRiP). Le JEU est le prolongement de l'idée contenue dans le
dessin ci-dessus.
En pratique
les échanges ont lieu de gré à gré et leur valeur est mesurée par des
unités de valeur Une unité = 1 minute d'attention. 60 unités =1 heure = 10$,
1$ = 6 unités = 1 Euro. La minute ou l'heure est un étalon très fiable. Dans
100.000 ans la minute sera toujours la minute. Chacun tient ses comptes sur un
simple carnet.
Le carnet de compte personnel
comporte des cadres préimprimés . Chaque cadre comporte 7 cases à remplir
consciencieusement. Les données relatives au partenaire sont en grisé pour les
distinguer des données du possesseur du carnet. Quand un partenaire reçoit un
crédit, l'autre est évidemment débité d'une somme équivalente. Les
inscriptions sont croisées: chacun inscrit (et authentifie) de sa main les données
dans le carnet de l'autre. La case "Solde du partenaire après l'échange"
permet de retrouver son solde en cas de perte de carnet. Il suffit de contacter
son dernier partenaire pour repartir sur un nouveau carnet après un
"transfert de solde". Les cases de droite sont superposées afin que
les chiffres soient bien alignés. Cela permet d'éviter les erreurs d'addition
ou de soustraction (un échantillon du carnet est disponible gratuitement à
l'adresse indiquée en tête de ce texte). L'ensemble des documents JEU sur
support papier est disponible à cette même adresse et comprend: 1 carnet d'échange
pour 144 échanges, une recharge pour 52 échanges, une recharge pour 20 échanges,
le bulletin des annonces comportant 22 pages et 400 annonces environ (sur la
france et le Québec), la présentation détaillée du JEU en 6 pages (dans sa
dernière mise à jour), lePort PTT rapide. Prix total de l'ensemble 50 F
.
Lors d'un échange les inscriptions sont croisées: chacun authentifie l'échange
en écrivant ses coordonnées sur le carnet de son partenaire. Ainsi, les
comptes sont à jour en "temps réel". Avec la case "solde du
partenaire après échange", le propriétaire d'un carnet perdu peut
retrouver son solde en contactant son dernier partenaire et repartir sur un
nouveau carnet après que celui-ci lui ait signé un transfert de solde. Un
centre comptable n'est plus nécessaire (il fait double emploi avec le carnet ou
la feuille de compte personnelle). L'individu affirme ainsi sa souveraineté sur
sa création de richesse et la création des unités de mesure correspondantes.
En supprimant le centre
(comptable) on supprime également les frontières; le JEU devient universel
tout en gardant pour priorité la personne et le développement local.
Philosophie du JEU.
L'exercice de l'échange devient libre,
gratuit, inconditionnel. Il n'y a plus d'association, ni d'inscription ni de
cotisation. Il me parait juste de revendiquer un libre droit d'accès à l'échange.
On ne vend pas à un homme ce qui lui appartient déjà, ce dont il est constitué,
ce qui lui permet d'exister. En effet l'échange est fondé sur l'accord.
L'accord est lié à la conscience, à l'esprit de l'homme. L'accord est la résultante
des aptitudes les plus intimes de l'homme. Cet accord est fait de la
communication et de la créativité des deux partenaires, de leurs possibilités
de tenir des points de vue, des attentes, des espoirs, des postulats ou pensées
positives associés à cet accord. Les chiffres, les unités de valeur ne
servent qu'à préciser, mesurer, habiller cet accord pour qu'il soit fiable et
présentable. Les autres partenaires en reconnaissant cet accord lui donnent une
civilité et font naître la monnaie dans sa dimension sociale. La monnaie naît
et devient universelle par tous ces accords successifs. Je considère donc que
le libre exercice d'un accord chiffré est notre héritage. En fait nous sommes
déja tous dans le JEU sans le savoir.
Un autre argument qui plaide en faveur d'une comptabilité individuelle est
celui de la "subsidiarité": Une comptabilité qui peut être réglée
au niveau individuel n'a pas à être portée au niveau collectif.
Pourquoi les soldes négatifs ou "débits"
sont-ils dangereux pour la santé du réseau?
1) Dans un SEL"orthodoxe" , copié sur le modèle des LETS, les crédits
naissent des débits par un effet de miroir. L'inverse est vrai: les crédits ne
peuvent "mourir" et s'employer que si les débits ne s'attardent pas
dans leur situation. L'ensemble des débités bloque l'ensemble des crédités
dans leur consommation. C'est le monde à l'envers. Ceux qui ont produit les
richesses se trouvent pénalisés par ceux qui les ont consommées "à crédit".
2) Les richesses échangées ne sont pas toutes des richesses productives et
stables à l'image des richesses d'investissement. Beaucoup sont de simples
richesses détruites par le fait même de leur consommation (quand je mange une
salade, il n'y a plus de salade). Si nous disposons d'un côté tous les
porteurs de crédits qui attendent un service, nous aurions de l'autre tous les
porteurs de débits et au milieu, les richesses produites mais en grande partie
détruites du fait même de leur consommation. Les crédits ne peuvent plus
s'annuler dans la consommation d'une richesse déja en grande partie détruite.
Un tel système ne peut tenir que dans une fuite en avant en recrutant de
nouveaux producteurs.
3) Dans un SEL"orthodoxe", la masse des unités en circulation est équivalente
à la somme des crédits et des débits, soit le double des richesses injectées
dans le système. Par exemple, quand je sors de mon grenier une bicyclette et
l'offre à la fille de ma voisine, je suis crédité de 100 unités et ma
voisine creuse son débit (ou découvert) de 100 unités. 100 + 100 = 200.
Ainsi, 200 unités sont injectées dans le système d'échange pour une richesse
de 100 (la bicyclette).
Le déséquilibre richesses-unités engendré par le système "les crédits
naissent des débits" est certainement ralenti et quelque-fois même inversé
par:
- l'entrée permanente dans le réseau de nouveaux partenaires confiants,
serviables, productifs et enthousiastes (la fuite en avant décrite plus haut),
- la valeur des services offerts, souvent supérieure à leur évaluation,
- l'introduction du travail bénévol, comme dans beaucoup d'associations, qui
permet d'injecter de la richesse dans le réseau, sans création d'unités.
-l'athmosphère de fête et d'abondance qui se dégage des rencontres et des
bourses et qui incite à donner sans compter, sans création d'unités.
Dans le JEU, il serait peut-être prudent de limiter les débits (soldes négatifs)
et de prendre conscience de la subtilité de toutes les interactions. Chacun
pourrait s'efforcer de fonctionner en solde positif en approvisionnant son
carnet, par un service, une écriture créditrice, ou un "transfert d'unités"
à partir de son compte SEL.
Le transfert d'unités
Toutes les personnes à qui j'en ai parlé semblent d'accord avec l'idée
qu'un crédit (crédit est ici synonyme de solde positif) acquis dans un SEL
puisse être conservé dans le JEU. Il est bon de joindre une copie de la pièce
justificative (en la collant à la fin de carnet, l'original restant à la
maison) afin de rassurer d'éventuels partenaires. Par exemple, ma voisine qui a
un bon crédit dans le SEL désire aussi injecter quelques unités sur son
carnet du JEU pour n'y être pas en négatif: je lui signe un transfert de 300
unités après avoir débité d'autant sa "feuille de richesse partagée"
en usage dans le SEL 66. Je deviens ainsi le témoin de ce transfert d'unités
en inscrivant mes coordonnées sur les deux documents. Ma voisine colle à la
fin de son carnet, à titre de justificatif, une copie de sa feuille où apparaît
le débit correspondant à ce transfert. Les participants au JEU sont
quelquefois membres d'un ou plusieurs SEL. Il leur est très facile d'entrer
dans le JEU avec un solde positif grâce à un tel transfert d'unités. Donc
plus d'excuse pour rester en débit. Dans le cas d'un SEL avec bons d'échanges
et comptable central, il suffit d'envoyer à celui-ci un bon d'échange avec la
mention JEU dans la case "bénéficiaire". Le comptable ouvre un
compte JEU sur les tablettes de son ordinateur, fait le virement sur ce compte
et délivre un justificatif de ce virement sur le Jeu. Une copie de ce
justificatif est collée en fin de carnet. Il est peu probable qu'un comptable résiste
à cette proposition, parce que ces unités qui s'envolent correspondent à une
richesse à consommer sur place. Autrement dit, c'est une plus grosse part de gâteau
pour ceux qui restent. Il est aussi possible de passer par une
"passerelle" (une "passerelle" est quelqu'un qui est dans le
JEU et aussi dans votre réseau d'origine). En échange de votre bon d'échange,
votre "passerelle" crédite son compte local, vous débitez son carnet
de JEU et votre carnet est crédité d'autant). Si aucune procédure semblable
n'est possible, vous pouvez prèter des francs ou offrir un service à un membre
du JEU. Celui-ci vous créditera d'autant votre carnet et vous arriverez dans le
JEU avec une écriture créditrice.
"Puits sans fond" et gros débits,
Il y deux sortes de gros débits (ou soldes négatifs): ceux des personnes
physiques (de l'ordre de 10.000 à 20.000 unités et ceux des personnes morales,
c'est à dire les "Puits sans fond" ou "comptes 01" (de
l'ordre de 50.000 à 300.000 unités). Par exemple, le "Puits sans
fond" du SEL 66 est, au printemps 2000, de moins 250.000 à moins 300.000
unités (suivant les comptables successifs). Ce n'est peut-être pas la seule
raison pour laquelle le SEL 66 est aujourd'hui moribond, mais ça aide.
Puisqu'un gros débit permet d'injecter dans le système un gros crédit (un
droit de consommer sans créer la richesse correspondante), nous sommes dans la
même situation qu'une compagnie de transport qui mettrait en circulation une
grosse quantité de billets sans accroitre la capacité de transport équivalente.
On aurait le droit de monter dans les bus, mais ceux-ci étant trop rares, on
serait tout de même obligés d'aller à pied.
A propos de "Puits sans fond", le 18 mai 2000, l'organisateur de la
rencontre Intersel 2000 (Alain Bouhier, 02 31 71 25 50) me donne un coup de fil.
et m'annonce, si j'ai bien compris sa pensée, qu'il souhaite financer les
achats et l'aménagement de la rencontre par les unités tirées du "Puits
sans fond" du SEL de Caen (Guillaume SEL). Ces unités seraient créditées
sur le carnet duJEU des fournisseurs. Là, je dis stop.
La communauté du JEU ne peut pas laisser un partenaire s'enfoncer dans le
rouge, c'est à dire consommer plus qu'il n'a produit. Quand celui-ci est à zéro,
il doit se mettre en position de donner des services et apporter une richesse à
la communauté (sauf cas prévu plus loin au paragraphe compréhension et
solidarité). Nous devons donc:
1) distinguer le territoire géré par un SEL local et le territoire du JEU.S'il
est normal que le SEL reste souverain sur son territoire, il faut que les opérations
qui font intervenir le JEU, soit gérées suivant les règles du JEU.
2) créer les unités en rapport avec la création des richesses. Quand les
richesses sont consommées donc détruites, nous devons détruire les unités
(les retirer du circuit). Pour qu'un réseau reste stable, il faut qu'à
richesses égales, la quantité d'unités reste égale. A une richesse qui est détruite
en 4 jours (la durée de la rencontre Intersel), doit correspondre des unités détruites
en 4 jours.
Un prêt nous sauve.
La solution consiste à faire un prêt. Pour fixer un ordre de grandeur on
pourrait inscrire 40.000 unités sur un carnet au nom du SEL local. Cette somme
servirait à règler les achats puis serait remboursée et annulée par la somme
des droits d'entrée prélevés en unités de JEU (250 personnes en moyenne par
jour pour 4 jours, ça donne un droit d'entrée de 40 unités de JEU par
personne et par jour). Pendant qu'on donne le mini-carnet du JEU à l'entrée à
chaque participant en inscrivant son nom, celui-ci inscrit un crédit sur un
coupon qui sera collé ensuite sur le carnet porteur du prêt). La participation
en francs destinée à compenser les dépenses en francs incompressibles est perçue
en même temps.
En résumé la gestion d'une telle rencontre suppose:
1) bien distinguer les dépenses: celles qui appartiennent au SEL local et
celles concernant la rencontre,
2) Faire une évaluation des dépenses nécessaires à la rencontre,
3) donner un carnet avec la somme correspondante à titre de prêt,
4) règler les achats en unités de JEU,
5) prélever la même quantité d'unités pour solder le prêt en percevant des
droits d'entrée par inscription des débits sur les mini-carnets et en
recueillant les coupons porteurs des crédits d'entrée.
6) les coupons collés sur le carnet celui-ci devrait présenter le même crédit
que celui prété initialement.
Si cette solution est adoptée, chacun devient ainsi un partenaire du JEU le
temps de la rencontre. On peut recommander de remettre les comptes à zéro
avant de quitter la rencontre, sans trop insister car ce n'est pas dans l'esprit
du JEU de dire à chacun ce qu'il doit faire de ses unités.
A la rencontre de Salvagnac en 99 les fournisseurs étaient payés en francs et
les francs étaient récupérés en droits d'entrée. En 98,à la rencontre des
Vans, chacun mettait sa contribution dans un chapeau, puis les achats étaient
effectués. Pourquoi n'aurait-on pas la même rigueur dans la gestion des crédits
du JEU que dans celle des francs.
Et les gros crédits?
Je n'ai jamais compris pourquoi certains SEL font la guerre aux gros crédits.
Les porteurs de gros crédits ne sont-ils pas de gros producteurs et de grands
serviteurs? Pourquoi alors les pénaliser, puisque ce sont eux qui font vivre le
réseau. Certains SEL proposent même que les comptes soient remis à zéro tous
les ans. Ceux qui ont donné sans consommé sont encore lésés.
Comment injecter des unités dans un réseau?
La première façon d'injecter des unités, automatique et un peu aveugle,
est celle des système SEL ou LETS qui permettent que les débits génèrent les
crédits.
- je préferre qu'on prenne exemple sur le célèbre et prospère réseau d'Ithaca
qui met prudemment en circulation des unités en irrigant très consciemment les
rouages les plus performants du réseau:
- par des donations aux associations les plus méritantes (sur présentation
d'un dossier),
- par un crédit d'accueil (équivalent à 100 de nos unités) à celui qui
accepte que ses offres soient publiées dans le bulletin local (le service n'est
accordé que si le service est listé parmi une quarantaine services
prioritaires,
- par l'attribution de récompenses pour services rendus à la communauté: pour
faire entrer un commerçant ou un artisan local dans le réseau (100 unités),
pour lui vendre un emplacement publicitaire (100 unités), pour un travail de vérification
par téléphone de la validité des offres, etc...(voir dossier Ithaca en dernière
page)
- L'instauration du revenu d'existence, est une façon très généreuse
d'injecter des unités, mais ne convient pas pour un SEL parce que les réseaux
d'échange ne sont pas encore dans une économie d'abondance. Nous ne disposons
pas en effet des moyens de production et des machines qui justifient le crédit
social. Si l'on veut faire pénètrer cette idée, un crédit symbolique
suffirait très bien à porter le message.
Le système de l'argent fondant
L'accélération de la vitesse de circulation des unités par une pénalisation
de la stagnation (ou thésaurisation) peut faire sortir les unités et compenser
leur manque. Dans un SEL, ce n'est pas le même cas de figure, les unités ne
sont pas rares, elles sont même en excès. Une expérience de monnaie fondante,
a pourtant été initiée en janvier 97 dans le SEL de Guyancourt. D'après
Armand Tardella (01 30 43 69 17) le volume des échanges aurait été multiplié
par 2,5.
Des phénomènes de compensation
apparaissent dans des réseaux malades: au Sénégal où le lien social est
fort, dés qu'un billet de banque apparait, il alimente en cascade toute une série
de dettes antérieures. La rapidité de circulation de la monnaie compense
spontanément (et en partie) le manque d'unités. L'apparition d'unités de
substitution et du troc semble compenser automatiquement aussi bien le manque
que l'excès d'unités d'échange. Ne voit-on pas réapparaître le troc dans
les réseaux SEL où les crédits ne trouvent plus à s'employer et sont en excès
par rapport aux richesses? En Russie, c'est le manque de monnaie qui fait apparaître
le troc (voir dossier "Troc", page 15, présenté à la fin de ce
texte).
Quels sont tous les paramètres? Comment évaluer la situation sur le terrain à
un moment donné? Comment la corriger? Avez-vous des idées? Saurons-nous faire
mieux que les banquiers du vieux monde qui ont inventé l'intérêt pour accélérer
les remboursements et les tribunaux pour les retardataires impénitents?
Compréhension et solidarité
En attendant que notre compréhension progresse, il me semble juste de
proposer à ceux qui s'attardent avec un solde négatif de se mettre en
situation de produire et d'offrir des services réels dans leur réseau local.
Un système ne peut pas vivre si la consommation l'emporte globalement sur la
production. Une meilleure gestion des unités permettrait d'accorder des soldes
négatifs en assemblées locales aux sinistrés, personnes âgées ou malades
pour une sécurité sociale alternative... Je suis curieux de savoir comment les
anglo-saxons (anglais, australiens, hollandais, néozélandais) traitent ce
problème?
En accueillant dans le JEU, seulement les porteurs de crédits (obtenus dans
leurs réseaux locaux) on se retrouve avec une masse monétaire réduite de
moitié (voir plus haut l'image de la bicyclette) mais suffisante parce que
correspondant aux richesses réellement apportées dans les SEL. Ces crédits
seront entre les mains de personnes serviables, créatives et imaginatives qui
sauront produire encore plus de richesses.
Cette mesure devrait inciter les porteurs de soldes négatifs à apporter des
services et richesses au SEL locaux qui ne pourront que s'en réjouir.
Paiment rapide par petits coupons
Des moyens de paiement rapide ont fait leur apparition sous la forme de
petits bouts de papier, en Ariège pendant les bourses. Pour le JEU des titres
de paiement semblables sont à l'étude. On pourrait disposer au centre du
carnet des cadres facilement détachables et d'une hauteur double ou triple de
celle des cadres standards du carnet. Une case supplémentaire pourrait porter
les coordonnées d'un témoin écrite de sa propre écriture. Le témoin
pourrait aussi inscrire le débit sur le carnet du débiteur. Le coupon pourrait
circuler de main en main pour éventuellement être à nouveau collé dans un
carnet.
Paiment par correspondance
Ce même coupon pourrait voyager dans une lettre. En échange, par exemple,
de conseils délivrés par téléphone, ou pour compenser l'envoi d'un objet par
la poste...
Peut-on mettre en place l'idée:
"1 minute = 1 minute" ?
L'équation "1 minute = 1 minute". ou "1 heure = 1 heure"
est souvent examinée dans les réunions de travail. Aux Etats-Unis, 20.000
personnes utilisent ce principe dans le système Time dollars
et Ralph Nader a adhéré a cette idée. La personne qui offre un travail
manuel se sent réévaluée. C'est bien un des buts d'un réseau que de
promouvoir l'insertion des plus démunis. Les réseaux d'échange Troc-temps
de Pau ou de Genève adhèrent à ce principe. Voici la justification:
"Tout nous est donné; la chance de naître, grandir, étudier dans une
famille ordonnée et dans une société qui a su entretenir et faire fructifier
son patrimoine. Seul le temps de travail vient ajouter une contribution
personnelle à cet héritage collectif. Une disparité des valeurs des temps de
travail ne semble alors plus justifiée". Le coté obligatoire de cette
mesure me dérange. S'exprimer sur cette noble cause est une chose, l'imposer en
est une autre. Il me semble que les partenaires doivent rester souverains sur
leurs accords et se rencontrer au niveau qui leur paraît acceptable à tous
deux. Peut-on effacer des siècles d'inégalité par décret? Chacun peut
prendre le temps de défendre son point de vue et préciser toutes les modalités
de l'échange avant de conclure l'accord. Des discussions en assemblées peuvent
aussi nous aider à mûrir notre compréhension et nos choix.
Assemblées - rencontres - bourses
Nous voici à la fonction "Assemblées" évoqué dans les toutes
premières lignes de ce texte. Cette fonction doit être renforcée pour
compenser le sentiment de perte d'identité qu'accompagne la suppression de la
comptabilité centrale. Je suggère que les rencontres soient tenues à des
dates régulières, faciles à retenir, toujours au même lieu et regroupent
plusieurs services dans la même journée:
-le matin un forum-table ronde pour que chacun puisse présenter les péripéties
de ses échanges, que tous profitent de son expérience et de ses trouvailles,
que les commentaires lui soit retournés et que des prises de consciences et des
décisions puissent apparaître dans l'ensemble du groupe,
- A Midi, un temps et un espace"pique-nique", ou chacun apporte son
panier,
- plus tard, un temps et un espace "bric-à-brac" (Le thème
"Marché" est développé dans le document : "Réseaux d'échanges,
outils de développement local." présenté dans la liste qui suit ce
texte),
- un espace pour un écrivain public.
- un espace de repos et relaxation,
- fête le soir pour ceux et celles qui ont encore de l'énergie ou qui ont pris
le train en marche.
Exemple : le SEL d'Annemasse groupe plusieurs activités au cours de la même
rencontre: le premier lundi du mois, la rencontre débute à 19h par une
bourse(l'été la bourse se déroule sur le parking,"coffres-ouverts"
), suivie d'un repas tiré du sac. Des tartes, des bouteilles, des taboulés
circulent joyeusement de main en main. Une heure après, tout est vite plié et
l'on passe aux discussions et à la prise des décisions. L'ensemble de la
renconte se termine vers 23h. Les salles sont "louées" en unités à
la M.J.C. pour 500 unités par an. Les activités SEL sont présentées sur le
catalogue des activités de la M.J.C. La M.J.C. y trouve son compte en recrutant
des animateurs de remplacement dans le vivier du SEL. Bel exemple de
partenariat.
Pour qu'une assemblée remplisse ses fonctions, il faut des animateurs ou
facilitateurs qualifiés. Le JEU pourra peut-être un jour proposer des
formations à des animateurs locaux. En attendant si vous vous sentez la
vocation d'animateur, faites-le savoir dans vos offres.
L'écrivain public
est à la fois écoutant et secrétaire. L'écoute pour faire émerger les
compétences, les offres, les projets et les demandes associées. Un ordinateur
portable et son imprimante permettront la composition et l'impression des cartes
"offres-demandes" (voir specimen en bas de page) si utiles pour faire
des présentations rapides dans les bourses d'échange. L'écrivain public poura
aussi intervenir avant les échanges importants (par exemple de plus de mille
unités). Il cernera les espoirs que les deux partenaires y investissent, puis rédigera
un descriptif de l'échange. Ainsi pouront s'éviter les gros malentendus. Mais
si ceux-ci arrivent, l'écoute deviendra "médiation" et l'écrivain
notera l'accord mettant fin au litige.
L'écrivain public devra s'équiper d'un ordinateur (à moins qu'il soit doué
en calligraphie), d'une imprimante lazer pouvant imprimer du papier bristol et
d'un petit massicot à roulette que chacun pourra manier sans risque.
L'imprimante à jet d'encre est exclue puisqu'elle présente une encre soluble
sur la moindre tache de doigt humide. Les copies-services sont équipés de
logiciels spécialisés pour disposer et centrer les cartes de visites dans le
format standard d'une feuille de papier A4. Un logiciel comportant un stock de
petits dessins colorés peut être très pratique.
La carte offres-demandes
"
peut multiplier nos chances de nous faire des amis/ies. En effet à la
faveur des échanges et des petits services rendus ou reçus, des expériences
partagées, nous avons tout le temps de nous connaitre en profondeur et de lier
des amitiées durables. Pour cela il suffit de composer puis photocopier
notre carte "offres-demandes". A chaque nouvelle rencontre, cette
carte permet une connaissance mutuelle plus rapide. Ecrire cette liste n'est pas
obligatoire mais avec cette liste nous faisons les postulats qui accompagnent
nos engagements dans le JEU. Les rubriques 'Partage" et "Projets"
apportent de la profondeur (suggestion de Jean-Luc Girard, tél.04 67 06 52 79).
D'autres verbes tels que troc,.partage, projette, propose, communique, donne,
cherche..., sont bienvenus. L'exercice qui consiste à réfléchir aux offres,
demandes, projets... est assez difficile: ne nous sentons pas obligés de rendre
une copie parfaite et définitive, notons et expédions ce qui nous vient à
l'esprit. Complétons plus tard dans quelques mois quand notre réflexion aura
muri. D'un mois à l'autre nous évoluons, et les offres se confondent parfois
avec les demandes: une offre de service peut utilement remplacer une demande
d'embauche. Plus discrètement une offre d'aide peut cacher la demande profonde
de réparation d'une enfance sans père...
Et les enfants?
J'ai observé une petite voisine de 10 ans. Elle piaffait d'impatience en me
voyant procéder aux inscriptions croisées avec sa mère. Les enfants ont,
d'après la loi, le droit "d'accomplir des actes de la vie courante"
(d'après le dossier " Enfants, droits", p 4, présenté sur la liste
des Fiches Ecologiques, 66600 Vingrau). Il est égalemement possible de considérer
les accords et écritures enfantines comme des projets à valider par un passage
devant une assemblée. Celle-ci serait présidée par un adulte mandaté par les
parents.
Les états, la solidarité, la mondialisation...
Le système de solidarité mis en place par les monnaies locales d'appoint
semblent venir concurrencer la tradition de solidarité istituée au niveau de
l'état: sécurité sociale, allocations familiales, cotisations associées au
travail. La solidarité organisée au niveau d'un état coûtant très cher en
charges sociales, l'Europe pour rester compétitive sur le marché international
des devises comme des marchandises, sera sans doute tentée d'intégrer les systèmes
de solidarité que sont les réseaux d'échange.
En France, le SEL Pyrénéen (Claude Fressonnet, présidente, tél. 05 61 68 26
10) a déja joué avec succès la carte de la reconnaissance sociale en gagnant
en appel le procès intenté à trois adhérents.
Aux U.S.A., Edgar S. Cahn fondateur du système "Time Dollars" (P.O.
Box 42160, Washington D.C. 20015, USA), nous prévient: "...avec la dérèglementation
et la concurrence mondiale effrénée on ne trouve plus d'argent aux États-Unis
pour s'occuper des enfants, des personnes agées, assurer la propreté et la sécurité
de nos rues. L'argent se porte maintenant sur des comptes bancaires qui dégagent
plus de profit." Et il ajoute: "seule une monnaie locale de secours
non soumise aux séductions du marché mondial, sans intérets et libre d'impôts,
ouvre de nouvelles perspectives aux personnes et aux familles qui bénéficient
des aides sociales et permet à chacun de convertir son temps libre en pouvoir
d'achat, d'aider les autres, de reconstruire la famille, le quartier et la
communauté." (extrait du document Time Dollars présenté en dernière
page. Qui pourra soutenir la concurrence avec les prisonniers d'opinion chinois
ou les enfants-esclaves du monde entier, dont on retrouve aujourd'hui la
production dans nos supermarchés, si nous ne mettons pas en place des monnaies
locales? Une monnaie d'appoint, devrait séduire les responsables locaux et régionaux
qui ont les mêmes buts que nous: redynamiser l'économie locale. Aux USA, dans
la petite ville d'Ithaca ou les "Hours" sont acceptées par 350
commercants et 2000 particuliers, le développement local est sensible (document
"Ithaca" présenté dans la liste à la fin de ce texte).
Comment connaître les autres partenaires du JEU?
C'est la troisième grande fonction d'un réseau d'échange: collecte, mise
à jour, et publication des données.
Une liste des partenaires du JEU sera publiée bientôt sur Internet en accès réservé
au seules persones qui ont apportées leurs offres et demandes. En attendant,
mais aussi pour les personnes qui ne seront jamais connectées, je vous propose
en dernière page une liste de partenaires du JEU
Comment entrer dans le JEU?
Si nous admettons que nous sommes tous déjà dans le J.E.U. sans le savoir
(nous avons vu ce point au début de ce texte), toutes les personnes qui nous
entourent sont déja dans le JEU. Il suffit de les aider à en prendre
conscience. Nous pouvons lui présenter notre carte "offres-demandes",
nous asseoir, faire connaissance (nous ne sommes pas si pressés), lui montrer
notre carnet, la liste des partenaires que nous possédons et commenter les
grandes lignes de ces documents... Si notre partenaire est intéressé nous
pouvons passer à l'écriture de ses coordonnées puis de ses offres et demandes
principales, de ses projets et objectifs, de ses propositions de partage.... et
lui suggerer d'en faire une carte de visite.
A propos de téléphone.
L'indication des numéros de téléphone est essentielle et même vitale, c'est
en échangeant que l'on développe notre prospérité. S'il y a lieu, nous
indiquerons le n° de téléphone de notre travail et pour chaque n° , les
heures d'appel qui nous conviennent le mieux. Si nous avons un téléphone
portable nous indiquerons tout de même le n° d'un poste de fixe moins coûteux
a appeler depuis le réseau classique.
Il est utile d'évoquer les nouveaux réseaux de téléphone qui permettent de téléphoner
aujourd'hui à 24 centimes la minute dans toute la France, 24h/24 et 7 jours /7
avec le réseau "Télé 2" -préfixe 4 .L'inscription est gratuite et
immédiate en appelant le 0 800 40 40 04 (si vous dites que votre parrain est
Daniel Fargeas, n° 100 362 574, vous aurez 1 heure de communication nationale
gratuite et votre parrain aura également 1 heure gratuite). Si vous avez
d'autres bons plans faites-moi signe.
Complémentarité entre SEL et JEU
Le Jeu apporte une philosophie et une vision plus large (inspirée des
autres systèmes d'échange tel que celui d'Ithaca ou des Time dollars) que
celle dont nous avions l'habitude dans les SEL.Tous les problèmes ne sont pas résolus
pour autant. Les deux autres fonctions évoquées en début de texte (les
assemblées-rencontres et la publication des données) restent à explorer.
C'est à chaque instant que peuvent être repérés (et signalés) les
disfonctionnements, que peut s'élaborer une conscience collective et s'imaginer
des correctifs. Cette compréhension pourra servir aux SEL.
Les bulletins de liaison locaux restent indispensables et peuvent entrer en
synergie avec le ou les bulletins du JEU (exemple: une pomme de terre de
consommation peut s'offrir sur le réseau local mais une semence de variété très
particulière peut intéresser un partenaire à l'autre bout de la France ou du
monde).
L'Assurance "Responsabilité Civile" et les échanges
compensés
Voici un extrait de la notice F 214 titrée "La responsabilité civile
du particulier et son assurance", éditée en mai 1996 par le Centre
d'Information de l'Assurance, 2 rue de la Chaussée d'Antin, 75009
Paris, mis au service du public par les assureurs membres de la Fédération
française des sociétés d'assurances.
Le dernier paragraphe de cette notice est titré: Les aides bénévoles
"A la suite d'un accident vous recevez l'aide d'un passant. Un ami vous
donne un coup de main pour tondre votre pelouse ou repeindre votre salon...Si
ces personnes sont blessées, vous risquez d'être responsable. Vérifiez que
votre contrat couvre aussi cette responsabilité. Sachez cependant qu'il ne joue
qu'en l'absence totale de "rémunération" ( argent ou autre
compensation comme un repas...). S'il y a rémunération, c'est l'organisme
d'assurances sociales qui intervient."
Le SEL et le JEU étant des système de compensation, il est clair qu'en cas
de gros pépin, les assureurs s'efforceront de prouver la compensation pour ne
pas payer. Toutes les compagnies n'ont peut-être pas le même crédo. J'ai pensé
à interroger les Castors qui organisaient des chantiers coopératifs en 1945
(Castors Ile de France, 26 rue d'Enghien, 75010 Paris, tél. 01 48 24 17 06. La
secrétaire, au bout du fil, m'a répondu qu'il fallait prendre une assurance
avant chaque gros chantier et que l'inspecteur n'irait pas voir "si on
avait offert un verre d'eau en compensation". Communiquez-moi vos découvertes..
JEU et vie itinérante,
une vision présentée sur Internet.
(Idée de Sylvie Chevrier, rédaction de Jean Raisonnier, tous deux du SEL
de Paris. Texte publié le 25 oct.99 sur internet au forum SEL-TEXTES de 45
abonnés puis le 26 oct. sur le forum SEL-NET, (forum général de discusion
permanente de 110 abonnés): "...je propose que les SEL jouent le J.E.U.
Cela réduirait la comptabilité et pourrait aider à cultiver l'esprit de don
et de souveraineté dans l'échange. Et on pourrait imaginer un réseau d'échange
très large en combinant la route des SEL déja existante, la route des stages
et des arts que certains ont déja imaginé (voir le compte-rendu à venir des
rencontres de Salvagnac) et le J.E.U.: ceux qui le désirent pourraient voyager
d'étape en étape, tantôt donnant des coups de main là où le besoin s'en
fait sentir, tantôt recevant une initiation ou un perfectionnement à telle ou
telle technique, tantôt offrant leurs connaissances ou leurs talents
artistiques; ces voyages étant ponctués de fêtes et de créations; les échanges
seraient comptabilisés avec le système J.E.U. et donc sans aucun travail de
bureaucratie. Nous pourrions tisser peu à peu un réseau de confiance et
d'hospitalité, de connaissances partagées, d'inspirations mutuelles, de
fraternité et d'esprit festif et inventer une nouvelle alliance entre le
"sédentaire" et le "voyageur": celui-ci serait une sorte de
pélerin. Pour l'hospitalité ou les connaissances recues, il offrirait son aide
ou ses connaissances et ferait profiter les sédentaires des expériences glanées
peu à peu sur sa route. Ce serait pour lui une sorte de parcours initiatique un
peu comme le Tour de France pour les compagnons d'autrefois et d'aujourd'hui. Et
pour le sédentaire ce serait une merveilleuse façon d'être relié, aidé,
nourri d'idées nouvelles et l'occasion de partager ses acquis. Bien sûr les
difficultés ne manquent pas, en particulier celle d'établir des relations de
confiance malgré les distances et la question de l'argent tout de même nécessaire
pour le voyageur; mais pourquoi ne pas commencer à explorer ces idées
localement et à petite échelle? (Jean Raisonnier, Paris, 25 oct. 99)
Les fiches écologiques de notre ami Daniel Fargeas - L'Inventeur du JEU en France - sont indispensables à tout projet, proposent des solutions et orientations qui vont dans le sens de l'autosuffisance, de l'autonomie et de la simplicité http://www.fichesecologiques.fr/