2.2. FONDER SUR L’ AMOUR
2.2.1. L'amour naturel
Il est naturel d'aimer. C'est un état bio-énergétique constitutif de la vie biologique en nous. S'en passer crée des troubles, automatiquement, plus ou moins graves avec le temps. L'obligation d'aimer est inscrite dans la nature où nous puisons nos racines. Heureuse obligation !
L'amour naturel est l'état amoureux qui advient à un individu qui est parvenu à se décuirasser. Il y arrivera lentement, bien entendu, mais tant qu'il subit l'influence de ses blocages, il ne lui est pas possible de se donner entièrement dans l'amour.
L'amour naturel est un comportement spontané sans inhibition ni complexe, une aptitude fondamentale à l'ouverture du cœur et au contact avec les autres.
Nous ne parlons pas ici de l’amour des philosophes, des romanciers, des théologiens, des spiritualistes universels, des théoriciens du new-age. Ce n'est pas non plus l’altruisme, la charité, « l’amour du prochain », l’amour maternel ou filial, l’harmonie universelle, la compassion, l'empathie, l'"amour de l'Homme" ou d’une sociabilité humaniste, toutes valeurs que nous connaissons, apprécions et respectons par ailleurs. Ce n'est pas non-plus l'acceptation virtuelle et universelle de l'autre, sans fondement sur une réalité.
L'amour
naturel est avant tout un élan naturel, corporel, spontané et simple vers l'autre.
Il
est corporel d'abord, fait de tendresse désintéressée, de contact et de respect, de liberté et d'échange, de superposition
cosmique, d'orgasme. Il est partage, désir d'échange, communication.
L'amour naturel est ouverture et accueil. Non pas comme stratégie momentanée, mais comme état naturel permanent. Ce n'est en rien une attitude volontaire (ou volontariste) vers un objectif à atteindre, ni même une stratégie de vie, mais un état de laisser-être, d'abandon, sans projet sur l'autre. je répète : sans projet sur l'autre. C'est important.
L'amour naturel commence par :Laisser être
l'autre. Il se prolonge en aidant l'autre à être.
Il est à l'opposé de (c'est-à-dire incompatible avec) la possessivité,
l'exclusivisme, la jalousie, la symbiose (la fusion mystificatrice à deux). Il
est respect de la liberté totale de l'autre, ce qui suppose que l'autre ait les
moyens de vivre cette même liberté.
L'amour naturel est la capacité à créer une relation, un lien amoureux momentané ou pérenne avec l'autre, des autres, et les autres. En ce sens, il est à l'opposé total du Séducteur, "Don Juan" éphémère et incapable de créer un lien de constance.
L'amour naturel est une approche facile de l'autre, que l'on aime d'abord approcher lentement, toucher doucement, où il y a une ouverture à tout soi-même et à tout l'autre, un repos dans le plaisir d'être ensemble.
L'amour naturel n'est pas un état de carence, de manque, de vide qu'il faut combler, et encore moins une proie à posséder. C'est le désir qui me fait m'ébranler vers l'autre, aller à sa recherche, qui exprime une plénitude et une assurance de rencontrer quelqu'un avec qui échanger. Dans l'échange que j'ai avec l'autre, j'essaie de rentrer en résonance avec son corps, je me laisse vivre à son contact. Je ne cherche rien, je n'ai pas de but à atteindre, pas de projet sur l'autre.
Le chemin de l'amour naturel s’appelle l’amitié. Son arme la tendresse. Il est élan, douceur ou fougue, attente, approche et respect. Il est ouverture, contact et vibration. Il est superposition cosmique. Il est cœur et corps. Il est sexe et peau. Il est liberté, don et générosité. Il ignore la jalousie, la possessivité. Il est vécu dans le cœur et transcendé dans la conscience. L'aspect relationnel qui en résulte est défini dans le concept de "polyfidélité"
Paradoxalement, dans cette société malade, l'amour n'est plus naturel !
Il
devrait être le fruit d’une certaine maturation de la personne, d’un
certain épanouissement de l’être, et très souvent le résultat d’un long
chemin en développement personnel, en thérapie.
L’amour naturel est un style de relation qui se fonde sur l’existence réelle d’organismes branchés sur leur bioénergie respective. La vie en groupe dans l’amour est rendue difficile à cause de nos conditionnements. Ils sont à dépasser, la jalousie surtout !
Certains pourtant, revendiquent l'amour naturel, et
ne comprennent pas qu'ils ne soient pas aimés, qu'aucun geste de tendresse ne se
dirige vers eux, et disent alors : Vous parlez d'amour, mais ce ne sont que des
mots !!!
Ceux-là ne se voient pas ! Ils ne voient pas leur cuirasse, leur blindage, leurs
rigidité qui les rend inaccessibles aux élans qui pourraient se diriger vers
eux. Très souvent, il n'ont fait sur eux aucun travail, aucun référent ne leur a
jamais renvoyé leur image dure et rigide... plongés qu'ils sont dans les livres
et les belles théories. Ils croient tout savoir, ayant tout lu, tout appris
.... mais ils n'ont rien compris.
Il ne s’agit en rien de sauter sur tout ce qui bouge.
Retrouver sa
capacité à comprendre et recevoir l’autre dans sa différence et sa
complémentarité, réapprendre l’écoute du partenaire, approcher sans esprit
de conquête, respecter sa lenteur comme son besoin d’isolement, c’est aussi
cela l’amour naturel.
Allons à nos amours avec nos corps bloqués, en sachant qu'ils le sont en
réalité, qu'ils sont prêt à se défendre au moindre contact. Laissons le
blocage se produire si nous ne sommes pas encore arrivés à nous en débarrasser,
et cherchons l'attitude pratique qui conviendra pour parvenir à le lever.
La vie n'attend qu'un geste de notre part, mais un geste corporel, pas seulement
une bonne intention, de belles idées.
Avec un geste d'ouverture, un peu d'abandon, la vie fait des merveilles.
Reste une chose à bien comprendre pour nous tous : c'est qu'il nous
sera toujours impossible de nous en sortir, impossible de nous épanouir, de sortir de notre coquille imposée
par la Société, impossible de changer en restant seul, en
voulant grandir par soi-même, en ne comptant que sur soi.
Il nous faut
absolument faire confiance à quelqu'un, et tendre la main à un autre qui se
trouve moins enlisé que nous. C'est ensemble que nous sortirons de nos coquilles. Ici avec et dans
Projetorgone.
Alors, laissons-nous prendre, laissons-nous
attraper, Par la vie. Par le
plaisir. Par les mains de l'autre.
Comme nous sommes. Même cuirassé. Même assez fermé.
Faisons des gestes d'ouverture.
2.2.2. Une communauté de vie affective et sexuelle
La plus grande des peurs n’a rien à voir avec la haine ni avec des actes
agressifs.
La plus grande des peurs est celle d’aimer et d’être aimé.
Dans
les curieux méandres de l’esprit, l’amour finit par équivaloir à la
folie.
L’amour est ressenti comme une perte de soi.
L’amour a été perdu et
doit être réinventé.
Ce changement advient à travers le développement de
communautés.
Le mot d’ordre de l’amour naturel est « Laisser être l’autre »
Cela demande une retenue qui peut se révéler pénible à apprendre !
L’amour ne peut être réinventé que par la mise à
l'écart de la
famille bourgeoise qui l’a détruit.
La communauté Projetorgone ne propose rien moins que cette distanciation.
La communauté amoureuse, avec libre sexualité, fournit la clé d’une nouvelle forme d’amour. La pluralité choisie des partenaires assure la liberté de chacun et la non-possessivité.
2.2.3. Corps, spiritualité et vraie vie
Nous sommes les rescapés d'un système éducatif et religieux judéo-chrétien qui a ancré en nous la primauté de la pensée (et de la foi !) sur le corps vulgaire, honteux, coupable de désirs sexuels, et a étouffé en nous le ressenti corporel. (une femme honnête n'a pas de plaisir...) Tous les blocages ont été inscrits dans notre "cuirasse musculaire".
Ainsi la plupart des gens sont trop dans leur tête et fort peu dans leur corps. Le contact avec celui-ci a disparu. Victimes de leur "cuirasse caractérielle", Ils ne trouvent pas dans leur corps le dynamisme vital, éprouvant un vide et cherchant à le combler en projetant la vraie vie ailleurs dans une "spiritualité" qui donnerait un sens à leur vie.
De là, on passe au mysticisme, aux croyances, aux religions, à la
mystification.
Le corps étant supposé bas, vil, coupable, seul l'esprit peut sauver, élever.
Quand on est
présent dans son corps, on a pas besoin de chercher un sens à la vie.
La présence est au corps ce que la conscience est à l’esprit. Le sens de la
vie est inscrit dans son tracé , dans son réflexe, son mouvement en nos
corps.
Sera toute autre une spiritualité comme ouverture d'une conscience cosmique, habitant un corps libre
2.2.4. Communauté, autarcie affective et sexuelle, et polyfidélité
De fait, l’autarcie économique et l’isolement géographique d’une communauté amènent à poser le problème de l’autarcie affective et sexuelle.
Nous rejetons la "folie névrotique" du couple traditionnel, tout autant que la castration imposée à la longue aux célibataires. De plus l’expérience nous enseigne la totale incompatibilité entre ceux-ci sur le long terme.
Le choix est fait ici de la promotion de l’énergie vitale qui pousse tout être humain conscient à « aller vers l’autre » plutôt que celui d’une « liberté » qui pousserait l’individu à se refermer et rester affectivement dans son coin. La vie est communication sous toutes ses formes. Aller vers l’autre est donc une attitude naturelle dans une spontanéité retrouvée. La libre sexualité que nous cherchons à promouvoir est définie sous le terme de "polyfidélité" et fait la différence entre désir sexuel et amour.
Nous prenons nos distances avec :
Le plaisir lubrique, fantasmé, excité par les représentations érotiques qui sont des projections mentalisée et déviées sur les instincts.
L’amour mystique construit sur les inhibitions, mentalisé, sans échange amoureux réel, qui ne peut aboutir à une expression corporelle.
Il est important de souligner le côté «accro » que l’on pourrait développer dans une existence trop axée sur le plaisir, l’hédonisme. Le plaisir satisfait tandis que le bonheur contente. Une satisfaction par le plaisir est passagère. Un contentement est profond. Leurs effets sont différents. Le seul moteur auquel il vaut la peine de s’accrocher (c’est à dire focaliser) est l’amour naturel.
Nous visons à l’amour naturel, c’est-à-dire s’exerçant selon les lois de la nature, de nos pulsions, de notre corps. C’est la bioénergie en action métabolique, où les énergies se distribuent, s’échangent, se partagent, énergisent tout le vivant en un acte d’aimer qui le rend comme un soleil, rayonnant de vibrations pulsatives, qui battent comme un cœur, avec un rythme de respiration, de va-et-vient.
Nous serons respectueux et accueillants pour ceux et celles dont le corps a été maltraité, dont les désirs ont été gommés, censurés, dont le cœur a trop souvent vécu l’indicible, dans leur désir de paix et de sérénité platonique, dans leur cheminement pour revenir à un contact réel avec l'autre.
L’amour naturel est un mouvement de l’organisme qui l’ébranle, le remue, le fait vibrer, l’attire vers l’autre. Ici, la pensée n’intervient pas, ni la parole logique, ni la réflexion, le calcul, la prévision. Ce qui advient, c’est la transpiration, l’émotion, les battements accélérés du cœur, le réchauffement du corps, une excitation sexuelle, une sensibilité accrue. C’est du concret, pas de la croyance.
L’amour naturel, libéré des limites, des interdits et des culpabilités de la Morale et des religions, donne accès ainsi à la conscience du cœur et de l’esprit, et permet l’élévation à un niveau de spiritualité qui n'est plus fuite de la sexualité, libéré de ses névroses possessives et pathogènes. La terre et le ciel sont enfin réunis.
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Mise à jour le 15 Octobre 2007