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1.4. AUTARCIE AFFECTIVE

Cet aspect de la vie collective n'est destiné qu'aux projets communautaires.

1.4.1. Rompre l'isolement

Une communauté, la plupart du temps, vit plutôt en semi-autonomie, souvent isolée à la campagne, dans une sorte d’autarcie affective de fait.

Vivre une sexualité normale, une affectivité enrichissante suppose des relations affectives et sexuelles satisfaisantes en qualité et … en quantité. Dans une communauté, dans notre génération sida, trouver l’autre ou les autres, n’est pas évident. Faut-il pour un peu de tendresse, faire 1 heure de route, ou vivre castré en ermite  ?

Si les communautaires en relation de couple ont par définition ce qui leur faut, il n’en est pas de même des célibataires qui doivent :

1.4.1.1. Quelle proportion hommes / femmes ?

Sauf aux communautés spécifiques par nature, la réponse à la question n’est pas si évidente !!

Peut-être, prosaïquement, en arriverez vous à ne pas faire le difficile et à accepter ceux et celles qui se présenteront ! Mais méditez sur ce qui est écrit à-propos de l’autarcie affective. Sur le long terme, une privation affective ne vaut rien.

Alors équilibre hommes / femmes ? savez-vous qu’une communauté de liberté affective et sexuelle s’équilibre harmonieusement avec un effectif de 2/3 d’hommes et 1/3 de femmes…. (messieurs, vous ne tenez pas la route !)

1.4.1.2. Des choix nécessaires et une homogénéité de vie

En communauté, il existe des incompatibilités pratiquement impossibles à gérer, entre l’humaniste et l’hédoniste, entre l’écologiste et le chacun pour soi, entre le possessif et le généreux, entre le théocrate et le libertaire, entre l’exclusiviste et le partageur, entre l’extrême droite et l’extrême gauche.

Il est illusoire d’accepter de mélanger ce qui par nature ne peut pas l’être. Il convient donc, dans son projet, de bien décrire avec qui, avec quel genre de personnes on désire vivre, et assumer ces choix.

Dites-vous : à moins de 100 kilomètres, il y a quelques millions de personnes, et vous n’en cherchez que douze.

1.4.2.  Compatibilité Couples / Célibataires

Dans les projets communautaires, une question n’est pratiquement jamais posée, chacun s’en tirant par une pirouette :

y-a-t-il compatibilité entre couples classiques et célibataires ?

La réponse habituelle est : chacun est libre de vivre comme il veut !!

Hélas, il n’en est pas ainsi dans la réalité. Nous parlons ici des conditions d’un projet à long terme, et non pas de quelques mois à vivre ensemble. Les plus belles idées ne solutionneront pas les frustrations, rancœurs, et autres vides affectifs.

 

1.4.3.  Trois sortes de personnes

Finalement, on peut dire qu’il y a en communauté, trois sortes de personnes :

Mais il serait opportun de définir ce dont on parle. Pour des raisons de clarté, les descriptions qui vont suivre seront ici schématiques et réductrices, voire outrées, hélas ! que cela nous soit pardonné ! Mais ce sera peut-être pour tel ou tel l’occasion pour la première fois de se poser des questions dérangeantes !

1.4.3.1.  Le couple traditionnel

Il faut ici entendre par couple, certes une relation affective privilégiée entre deux personnes, mais surtout un état d’esprit qui crée chez une personne une position de non-autonomie d’action. Chaque élément du couple vit en symbiose avec l’autre. La quasi totalité du temps, il ressent la jalousie quand l’autre fait une rencontre, il vit l’autre comme étant sa propriété, dont il a jouissance exclusive et usufruit. Ce droit d’exclusivité sur l’autre, il l’appelle « confiance » ou « fidélité »

Les pensées habituelles de la personne vivant en couple sont : où est l’autre ? que fait-il ?, (elle) avec qui est-il, ? (elle) me trompe-il ? (elle) m’est-il (elle) fidèle ?

Et aussi : l’autre me voit-il ?, que va-t-il penser ?, ai-je le droit de faire cela ?, suis-je autorisé à satisfaire mon désir ?

Le couple traditionnel est verrouillé. Aucun contact n’est possible avec lui, ni tendresse corporelle, ni sexualité bien sur. Le couple traditionnel s’entend avec d’autres couples traditionnels : ils ont en commun la possessivité. Mais ils passeront leur temps à se surveiller et à se méfier.

Implicitement l’élément de couple traditionnel s’exprime ainsi :

« Je dois être TOUT pour toi, tu n’auras que ce que je peux t’apporter, et tes désirs et besoins non satisfaits devront être tus, masqués, étouffés ou sublimés. Aimer, c’est se regarder les yeux dans les yeux »

Il est impossible, pour un célibataire autrement, d’avoir un partage affectif avec une personne vivant ainsi.

1.4.3.2. Autrement  -  Le couple "ouvert" ou le célibataire

Il existe une autre manière de concevoir la relation à l’autre. Les émules de David Cooper (Grammaire à l’usage des vivants) et de  Wilhelm Reich  (La fonction de l’orgasme) se retrouvent souvent dans les communautés, seuls groupes sociaux à l’envergure de leurs utopies, dans l’ « autrement » dons nous parlons plus bas.

Celui (celle) qui vit  autrement ( = en couple "ouvert" ou seul) a compris que possessivité et jalousie sont des névroses qui se soignent. Il rencontre les autres selon son humeur, avec simple tendresse ou grand élan du cœur. Il (elle) est spontané et se donne. S’il (elle) a envie de rencontre sexuelle avec l’autre, il suit son désir, sachant que sa relation privilégiée de couple en sera enrichie et plus joyeuse.

Implicitement l’élément de couple autrement s’exprime ainsi :

« Ta capacité de vie est tellement riche et grande que je ne peux ni ne dois être TOUT pour toi. Tu dois exprimer et vivre tes désirs et tes besoins, même si je ne suis pas en mesure de les satisfaire personnellement. Aimer, c’est laisser ÊTRE l’autre »

Les relations avec une personne vivant en « couple autrement » sont possibles, et souvent souhaitées, attendues. Elles n’en sont pas pour autant simples. En effet, dans sa vie amoureuse, pour une personne qui vit en couple, un échange affectif ou sexuel avec un (une) autre sera subsidiaire par rapport à sa relation principale. Tandis que pour le célibataire, parce que rare, sa demande sera importance, voire affectivement lourde.

 

1.4.3.3. Comment devenir "Autrement"

Nous avons pu observer que la totalité des (rares) personnes ayant cette capacité de liberté amoureuse jointe à la capacité de créer des liens affectifs pluriels durables sont toutes des personnes ayant parcouru un long chemin en développement personnel avec référent thérapeutique. (souvent hélas avec thérapeute rémunéré)

Certaines personnes de bonne volonté, par choix politique ou logique, croient qu’il suffit de dire « c’est ainsi que je veux être ». Et qu’il suffit de le dire pour le devenir. Hélas, dans l’épreuve, la jalousie, la frustration, qu’on se contraint de taire en soi, font vite surface, sans pouvoir s’exprimer, et l’éclatement communautaire est assuré.

De là à conclure que pour vivre en communauté une affectivité et une sexualité libres, il faut une thérapie, consciente, voulue et objective, une redécouverte de l’amour naturel et un ré-apprentissage pour un aller vers l’autre non possessif, nous laissons au lecteur le soin de répondre à cette question.

1.4.3.4.  Conclusions sur la compatibilité

La quasi-totalité des recherches de communauté, d’écovillages, sont de type « couple traditionnel cherche couple traditionnel. »

Nous venons de voir que la pratique enseigne qu’il y a incompatibilité à long terme entre les personnes de type « couple traditionnel » désirant le rester, et les personnes de type « autrement. »

Il est essentiel d’en tenir compte dans sa recherche.

1.4.4.  Deux sortes d'amour

L’histoire qui suit, de Justin et Marine, est un exemple, une sorte de test, pour permettre au lecteur de mieux se connaître de mieux se positionner, en observant sa réaction. De même qu’il y a plusieurs manières de concevoir la relation à l’autre, il y a aussi deux plusieurs de vivre l’amour et la sexualité.

Imaginons un couple : Justin et Marine.

Ils se rencontrent dans une communauté de vacances. Regards. Contact. Rapprochement. Le courant passe. Étreintes. Corps et cœurs se rencontrent, ils font l’amour.

Et là, deux possibilités, deux directions 

1.4.4.1.  Amour implosif

Justin et Marine viennent de vivre quelque chose de tellement fort, tellement nouveau, tellement formidable ! Ils veulent faire grandir leur amour. Ils sont ensemble, rien qu’ensemble. Les autres n’existent plus. Une immense bulle les protége et les isolent du monde extérieur et des autres. Surtout, garder précieusement ce trésor miraculeux, surtout ne rien dire ! Cet amour est à eux, rien qu’à eux ! Se taire pour ne pas mettre en péril cette fleur fragile, pour ne pas donner naissance à l’envie ou à la jalousie des autres.
Se taire et se cacher parce que l’Amour dans les yeux de l’autre est sacré.

1.4.4.2.  Amour explosif

Justin et Marine viennent de vivre quelque chose de tellement fort, tellement nouveau, tellement formidable ! Ils veulent faire grandir leur amour. Ils sont ensemble, et cet ensemble est devenu trop petit, trop mesquin, trop limité. C’était tellement énergétique et vibratoire qu’il faut que leur joie explose, se partage, transcende le monde ! Venez ! Venez partager l’amour ! venez voir, venez toucher, venez partager, venez goûter ! venez faire l’amour avec elle, avec lui, avec nous, afin que nous soyons plus riches du partage !
Dire et partager parce que l’amour dans les yeux de l’autre est le fruit de la vie.

( Note du comité de lecture : Oui. Bon. Halte aux fantasmes !! Mais on n’est tout de même pas obligé de terminer en partouze à chaque fois qu’il y en a un qui s’est pâmé pour quelque chose ou pour quelqu’un. Le bonheur se vit au-dehors comme au-dedans. Question de savoir moduler. Pour cela il faut de la conscience et du savoir-vivre. S’pas ? )
Note du rédacteur au comité de censure : il ne s’agit ici que de la tendresse, du plaisir d’être bien en contact avec l’autre, et qui s’ouvre sur na connaissance, bibliquement parlant. Gniarck !

1.4.5. La communauté de vie affective et sexuelle

La plus grande des peurs n’a rien à voir avec la haine ni avec des actes agressifs. La plus grande des peurs est celle d’aimer et d’être aimé. Dans les curieux méandres de l’esprit, l’amour finit par équivaloir à la folie. L’amour est ressenti comme une perte de soi. L’amour e été perdu et doit être réinventé. Ce changement advient à-travers le développement de communautés.
Le mot d’ordre de l’amour naturel est « laisser être l’autre »
cela demande une retenue qui peut se révéler pénible à apprendre !

L’amour ne peut être réinventé qu’a travers l’abolition de la famille bourgeoise qui l’a détruit. La famille peut être remplacée par des communautés ou le sexe n’est pas considéré comme une propriété privée.

La communauté amoureuse, avec libre sexualité, fournit la clé d’une nouvelle forme d’amour. Le partage sexuel, (s’il ne sert pas d’échappatoire au travail d’une relation capitale à deux) et également l’amour fait à plusieurs personnes entre gens qui se connaissent et s’aiment les uns les autres (à l’opposé du caractère impersonnel de l’orgie et de la partouse) montrent la voie d’un amour non jaloux ; non possessif, non axé sur la propriété. Il montre l’illusion de la quantifiabilité de l’amour.
(D. Cooper – réinventer l’amour)

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